Mon église locale, ma famille !

Pour beaucoup d’entre nous, les vacances de Noël sont synonymes de temps en famille. Ces fêtes de fin d’année sont des occasions privilégiées pour se revoir et se réjouir. Le plus souvent, ces retrouvailles familiales ont pour cadre un repas festif. 

Dans la première épître de Paul aux Thessaloniciens, le lecteur est vite frappé par la nature de la relation que nourrit Paul pour cette jeune église. Celle-ci commence lors de son deuxième voyage missionnaire. Paul et ses compagnons ont partagé l’Évangile de Dieu (1 Thessaloniciens 2.2, 8, 9) et sont aussitôt témoins de conversions parmi les Juifs ainsi que parmi des Grecs « craignant-Dieu ». Cependant, très rapidement, Paul et Silas doivent être exfiltrés à cause des persécutions dont ils font l’objet (Actes 17. 10). Néanmoins, même à distance, Paul se soucie de cette assemblée naissante et aspire vivement à revoir ces nouveau-nés dans la foi. Il envoie alors Timothée, un de ses compagnons de ministère, les visiter.  

Telle une nourrice qui prend soin de ses enfants (1 Thessaloniciens 2.7), Paul se préoccupe affectueusement de leur santé spirituelle et des effets de la persécution sur eux. Les surmonteront-ils ? Vont-ils garder la foi ? 

Peu après, Timothée, de retour, rapporte quelques fraîches et bonnes nouvelles. La communauté chrétienne à Thessalonique ne faiblit pas dans l’épreuve. Bien au contraire, elle progresse et rend un bon témoignage (1.8). Encouragé par ces nouvelles, Paul va écrire la première lettre aux Thessaloniciens et leur faire part de sa joie à les savoir dans la foi, tout en leur prodiguant ses encouragements à garder le cap malgré leurs nombreuses afflictions.

Mais, au-delà de tout son discours et de ses exhortations,

ce qui transpire dans sa lettre, c’est sa profonde affection pour les croyants de Thessalonique. 

Bien souvent, la représentation que l’on se fait de l’apôtre Paul est celle d’un homme intelligent, un apologète brillant, un apôtre visionnaire et totalement dévoué à la cause de l’Évangile. Il est l’implanteur d’églises par excellence, celui qui n’a peur de rien et qui va droit au but pour l’avancement du mandat missionnaire. Mais dans cette épître, ce qui nous touche tout particulièrement, c’est l’homme plein d’affection et d’amour pour ses enfants spirituels : 

« Pour nous, frères, après avoir été quelques temps séparés de vous, de corps, mais non de cœur, nous avons eu d’autant plus ardemment le vif désir de vous voir. » (2.17) 

« Quelle est, en effet, notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors de son avènement ? Oui, vous êtes notre gloire et notre joie. » (2.19-20) 

« Mais Timothée, récemment arrivé ici de chez vous, nous a donné de bonnes nouvelles de votre foi et de votre amour, et nous a dit que vous avez toujours de nous un bon souvenir, désirant nous voir comme nous désirons aussi vous voir. » (3.6) 

« Nuit et jour, nous le prions avec une extrême ardeur de nous permettre de vous voir, et de compléter ce qui manque à votre foi. Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre route pour que nous allions vers vous. Et que le Seigneur fasse croître et abonder l’amour que vous avez les uns pour les autres, et pour tous, à l’exemple de celui que nous avons pour vous. » (3.10-12) 

Toute l’affection et l’amour de Paul se traduisent par son désir de les revoir et d’être avec eux.

La vie d’une église locale ne peut se vivre pleinement si l’on reste à distance. « J’ai le vif désir de vous voir », leur dit Paul (2.17). Les voir pour ainsi lui permettre de compléter ce qu’il manque à leur foi (3.10) dans l’attente de l’avènement du Seigneur (3.13). Les voir surtout pour que le Seigneur fasse croître et abonder leur amour fraternel à l’exemple de celui que Paul et ses compagnons portaient pour eux. 

En quoi pouvons-nous être mis au défi par l’affection de Paul pour cette église de Thessalonique ? 

Quand nous aimons le peuple de Dieu, nous aimons en fait ceux que Dieu aime. Cette affection exemplaire de Paul envers les Thessaloniciens reflète finalement celle que Dieu porte envers ses enfants rachetés : 

  • Par amour, Dieu nous a prédestinés à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ (Ephésiens 1.5). 
  • Par amour, Dieu nous a donné son Fils unique afin de nous amener à Lui et satisfaire à la justice que méritaient nos actes (Hébreux 9.26).
  • Par amour encore, Dieu nous a donné son Esprit afin que cet amour de Dieu soit aussi répandu dans nos cœurs (Romains 5.5). 

L’amour de Paul est ainsi le reflet de celui du Père pour les croyants de Thessalonique. Jean, dans une de ses lettres, nous exhorte à le manifester à notre tour :
« Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. » (1 Jean 4.11)
 

Les fêtes de Noël sont passées et avec elles les réjouissances avec nos familles et amis. Nous voilà pour beaucoup d’entre nous de retour chez nous et peut-être loin d’eux. Mais il y a une autre réalité qui doit nous fortifier : 

Le Seigneur m’a donné une église locale à aimer. Oui, l’Église locale c’est ma famille. Dieu m’a donné des frères et sœurs dans la foi que je peux voir et revoir, aimer, et avec qui je peux communier dans la foi. Si tel est notre privilège, ne nous privons pas de manifester ensemble cet amour divin et de fêter encore et encore ce glorieux Évangile qui nous rassemble. 

François Wattier
Pasteur à La Bonne Nouvelle de Strasbourg.

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